Alexandre Benedetti : « L’écart avec les grandes nations du rugby mondial se rétrécit petit à petit »

63e nation au ranking mondial, l’équipe nationale luxembourgeoise de rugby rêve de fêter son retour en Conférence 1 à l’issue des deux prochains matchs programmés contre la Finlande ce samedi 14 avril, puis contre la Norvège le 28 avril. Deux rencontres très clairement à la portée de notre équipe nationale. Entretien avec Alexandre Benedetti, un directeur technique national ambitieux.

Alexandre, cela fait cinq ans que l’équipe nationale luxembourgeoise de rugby est en nette progression, passant notamment du 94e au 63e rang mondial. Où vous voyez-vous dans 5 ans ?

La progression sportive de cette équipe est réelle. Nous ne sommes pas les plus rapides, pas les plus puissants non plus, mais peut-être les plus courageux. Le problème, c’est qu’il reste impossible de nous projeter tant que ces bons résultats ne seront pas suivis au niveau des structures nationales. Il faut se rendre compte qu’à l’heure actuelle, le rugby au Luxembourg ne représente rien, nous ne bénéficions même pas d’un camp de base. Nous devons nous battre pour trouver un terrain d’entrainement ! C’est un combat perpétuel et usant qui n’aide pas l’équipe à progresser sainement.

Quelles sont néanmoins les raisons de croire qu’en cas de montée, le Luxembourg sera cette fois-ci capable de se mesurer à des équipes comme la Suède, la République tchèque, la Lettonie ou la Lituanie, ce qu’elle avait été incapable de faire l’an dernier ?

Les résultats de nos jeunes U18 et U20 qui ont récemment participé au Championnat d’Europe prouvent que le vivier s’agrandit petit à petit. En rugby à 7, nos U18 participeront d’ailleurs les 5 et 6 mai prochains au Championnat d’Europe. C’est la preuve d’un engouement. Nos jeunes rivalisent aujourd’hui avec un pays comme la Tchéquie, ce qui était inenvisageable il y a 10 ans. Ce sont autant de raisons de croire que l’écart avec les grandes nations du rugby mondial se rétrécit petit à petit. Et nos clubs travaillent bien en interne, eux aussi. Ils forment, par exemple, de plus en plus d’entraineurs. Nous ne sommes pas encore une Porsche qui roulerait à 300 sur l’autoroute, mais nous commençons à monter en puissance.

Pour rester crédible dans cette volonté d’émancipation du rugby luxembourgeois, les Roude Léiwen n’ont-ils pas l’obligation de l’emporter lors des deux matchs à venir contre la Finlande puis la Norvège ?

J’aurais tendance à dire que c’est le cas. Mais ces éventuelles victoires risquent de ne pas être suffisantes. Le passé récent nous a prouvé qu’on pouvait faire d’excellents résultats sans que les choses ne bougent réellement. On l’a vu il y a deux ans, quand notre équipe, qui restait pourtant sur deux montées consécutives, n’a même pas été nominée dans la catégorie des meilleures progressions sportives. C’est parfois un peu désespérant, mais c’est le lot de notre sport. A nous de faire en sorte que les choses changent.

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