Il est inhabituel qu’un « gamin » de 19 ans prenne part au plus mythique des rallyes mondiaux. Surtout quand cet ado n’hésite pas à s’inviter dans la cour des grands. A savoir, le WRC, la catégorie reine, en compagnie de ces « grosses cylindrées » que sont les Loeb, Neuville et autre Ogier. Mais, si en plus ce phénomène précoce du volant est Luxembourgeois, alors nous nous devions de vous faire découvrir Grégoire Munster, un personnage hors du commun..
« Je suis tombé tout petit dans la marmite puisque mon père, Bernard, a été notamment champion de Belgique des rallyes », expose Grégoire « Et ma mère, Andrée Hansen, a déjà été copilote et est originaire de Doncols, juste à côté de Wiltz. Je bénéficie donc de la double-nationalité. » Notre interlocuteur insiste alors sur une raison essentielle concernant sa présence actuelle dans les environs (parfois enneigés) du Rocher le plus bling-bling de la planète : « Mon paternel dirige depuis quelques temps maintenant « BM Autosport », située sur les hauteurs de Verviers en Belgique. Cette société prépare des voitures de pointe pour ce genre d’évènements »
Le commun des mortels peut néanmoins s’étonner de la présence d’un participant aussi jeune à une compétition aussi relevée. « Sous licence luxembourgeoise, j’ai quand même été, en 2018, champion de Belgique juniors des rallyes et je me suis classé à la 2ème place du réputé ADAC Opel Rallye Cup qui se dispute en Allemagne. Ceci dit, l’élément déclencheur a été ma récente victoire, à la mi-décembre, au Rallye du Devoluy qui a lieu sur une partie des mêmes routes que le « Monte Carle » et dans des conditions climatiques assez similaires. Ceux qui me suivent de près ont eu la conviction que je pouvais désormais tenir la comparaison. Restait toutefois à dénicher les budgets nécessaires. Une fois cet aspect des choses réglé, c’était parti… Qui plus est à bord d’une Skoda Fabia R5, une véritable « bête de scène ».
Voilà qui tient presque du conte de fée. Si ce n’est que notre homme n’est pas professionnel à 100 %. Loin de là d’ailleurs… « Effectivement car je suis actuellement des études en affaires et marketing, à Malines, entre Bruxelles et Anvers. Cours qui sont donnés en anglais. Or, il se fait que les derniers examens hivernaux sont fixés la même semaine que le rallye. Grâce à la compréhension de la direction de l’école, j’ai pu les avancer de quelques jours. C’est ainsi que je les ai terminés vendredi dernier sur le coup de midi et, à ma sortie, je sautais dans ma voiture. Direction : Monaco. »
Grégoire à la chance d’être particulièrement bien entouré. « J’ai un encadrement idéal car mon père est là pour diriger le staff d’assistance et j’ai pleine confiance en Louis Louka, mon copilote. Il est quasiment aussi jeune que moi et provient de Wallonie. Il avait connu quelques problèmes, en début de saison dernière, avec Guillaume de Mévius qui l’avait écarté sans ménagement. Je n’en ai qu’à m’en féliciter… »