Voilà pour le moins une destinée que l’on peut qualifier d’originale. Tout d’abord, un regard dans le rétroviseur.
Catheline Dessoy obtient le titre de championne du monde de tir à l’arc par équipe chez les seniors avec l’équipe nationale belge. Vu son jeune âge, on lui prédit un bel avenir dans cette discipline. Pourtant, dix ans plus tard, grâce à sa double nationalité, on la retrouve sous les couleurs luxembourgeoises, dans des salles identiques, mais cette fois, plus question de tir à l’arc. «Non, maintenant, je me concentre sur le tir au pistolet », nous expliquait cette dernière à l’occasion du RIAC, une grande compétition internationale organisée à Strassen. Les raisons de ce choix ? « Je rêve de pouvoir participer aux Jeux Olympiques. En tir à l’arc, dans la catégorie compound, il n’y a aucune chance que cette discipline devienne olympique avant 2028. J’ai donc décidé de me réorienter vers le tir au pistolet. »
20171215. Tir, Pistolet, RIAC 2017.
Catheline Dessoy.
Photo Julien Garroy
(Reconversion pour Catheline Dessoy qui a troqué son arc pour un pistolet).
De prime abord, c’est un changement qu’on pourrait qualifier de radical. Mais lorsqu’on y regarde de plus près, on remarque que les deux sports possèdent un environnement similaire avec une même demande de concentration. C’est du moins le sentiment que partage l’athlète qui représente le Grand-Duché du Luxembourg en compétition internationale. « J’aurais pu choisir le badminton pour aller chercher une qualification mais ça aurait été sans doute plus compliqué (rires). Plus sérieusement, il y a énormément de similitude entre les deux disciplines. Je pense notamment à la gestion du temps entre les différentes séries lors des finales. A partir de là, je peux même ajouter que mon expérience acquise en tir à l’arc à un haut niveau est un avantage. » Après des débuts prometteurs, Catheline Dessoy est revenue aux fondamentaux avec une priorité pour la technique. L’évolution est progressive, elle se donne encore quelques mois pour peaufiner le tout. « L’idée est que pour la saison prochaine, je ne change plus rien ou alors, très peu de choses, nous explique-t-elle. Pour l’instant, je sais ce que je veux faire. Essayer beaucoup de choses, connaître des échecs, trouver des solutions,… selon moi, je suis actuellement dans une année de préparation. Ensuite, les deux prochaines seront pour performer.»
20171215. Tir, Pistolet, RIAC 2017.
Catheline Dessoy.
Photo Julien Garroy
Catheline Dessoy veut représenter le Luxembourg aux JO
Et quand Catheline parle de performer, elle pense bien sûr à valider sa participation à une Olympiade, ni plus, ni moins. Combien de temps faudra-t-il pour y arriver ? Difficile à dire. Mais une chose est sûre, c’est que cette dernière vise le court terme. « Tokyo 2020 peut-être, mais il y aura encore Paris et Los Angeles derrière, ajoute-t-elle. Cet objectif est clair dans ma tête. A moi de faire ce qu’il faut pour l’atteindre. » Lors de cette compétition du RIAC, nous avons vu beaucoup de bonnes choses de la part de Catheline Dessoy. Néanmoins, c’est bien au niveau de sa régularité qu’elle doit encore progresser.
Vincent Goffinet
Crédit photo: Julien Garroy